Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

   Enfant, Perdu À La Guerre 

                                        A ceux de nulle part et d’ailleurs

Claquent les culasses

Et les mortiers,

C’est ainsi que le temps passe

Sans que se lassent,

Les obusiers…

 

Je t’imagine, l’artilleur,

Lanceur d’obus,

Violeur des nues

Tu travailles avec ardeur,

Tu tues, tu casses…

 

Je t’imagine, si tu en reviens,

Honnête voisin,

Amant fragile

Père aimant, repus, tranquille,

Vivant, ému…

 

Mais que sais-tu ?

Tu te disais,

Simple passeur,

Non pourvoyeur

De ces obus…

 

On te disait :

« Tu n’en sauras jamais rien

De ceux d’ailleurs, des gamins

Vifs et sonores qui jouaient

Au bord des rues ;

Lâche tes obus… »

Tu le sais,

Et tu n’en dormiras plus

Un jour, d’en être revenu,

Las, lourd et laid !

Pauvre artilleur,

D’où vient ta peur ?

 

Tu te tais !

Nuit et jour, à toute heure,

Qui donc te mord le cœur ?

Qui suce ton âme gonflée de jus ?

Ces corps dégoulinant de pus ?

Ces enfants démantelés                                                   

Comme arlequins écartelés ?

Pour te défendre

Tu n’a pas de cri à rendre ?

Tu te tais !

 

Tag(s) : #Poésie
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :