La ville sent la poubelle,
D’objets de ces lieux cruels
La crasse de femmes et d’hommes,
Où les sexes s’abandonnent
Les conducteurs d’images
Brouillent mes paupières de nuages
Qui du noir au violet balayent ma somnolence.
Les odeurs, puent le boire et les essences
De la bile et du déboire.
Çà peuple, ça meuble de ces associées de fortune,
Laquelle est blonde, et celle-ci brune
À ma pensée, de mots dérisoires,
Ces vers par un effet de miroir
Dont j’aime me souvenirs
Pour les dire, et pour n’en pas rire.
- Toits bleuâtres et portes blanches
-Comme en de nocturnes dimanches
-Au bout de la ville sans bruit
-La rue est Blanche et c’est la nuit.
Elle embrasse Elle,
Et les quatre yeux me contemplent en silence.
Je voudrais mettre mes lèvres entre ces baisers des belles
Mais elles sourient de mon inconséquence.
Elle m’envahit et Elle
Ricane et Elle,
Temporelle, par contraste, s’efface
Hélas, sans même une trace
Dans la ville elle se délite.
Et ma mémoire s’effrite
Et mon discours ne tonne plus
Sur le podium de ma rue,
Les pavés son vierges,
Sous l’effet de neige,
Pas un pas tracé en mémoire
Pour me dire ce soir
D’où je venais ce matin.
Où je serai demain.
Ceci ne peut être que déraison,
Ces images, contrefaçons
De mes cauchemars adolescents.
Où je m’aimais, indécent.
Elles posent des baisers d’enfant
Sur mon front et le mouillant
S’effacent doucement
De mon œil, de son champ,
Laquelle est brune, laquelle est blonde,
Celle-ci m’emmène en sa ronde
Celle-là me touche et me sonde
De ces vies croisées
Dans mon chemin,
L’histoire est née,
Accouchée ce matin
Qui parlait d’elles
Elles venaient un soir
Parfumées les belles
Nourrir nos espoirs
S’éprendre et se pendre
Tendres à nos cous
Rire et s’étendre
Auprès de nous
Nous prendre sans attendre
Notre maigre trésor, notre cœur
Et de ce haut descendre
A ce lien happé à ces leurres
Où d’amours naissent les cendres
Quand vient enfin l’heure
Le carillon sonne le chagrin
D’un rêve perdu ce matin