Une ombre est apparue au détour d’un amour,
Cela était auprès d’un cœur un court séjour,
Qui me valu fruits et fleurs d’une belle demeure.
L’hôtesse était belle, je la voulais ! Sans honneur.
L’objet de ma détresse, insoumise, comme je la dénudais
S’entoura de sa tresse, découvrit ce qu’ainsi elle me cachait
De ses mains : Ouvert au ciel, un sein charnu
Que j’ai pris à pleine bouche, et me suis dévêtu.
La déesse avec douceur repoussait mes caresses
Et mon corps démuni de promesses céda aux paresses
Des tendresses amoureuses, des chastes langueurs
Chaleureuses, et l’on s’écoute, et on regarde l’heure.
Il n’est plus le temps d’un amour né de l’instant
Nourri, bouillant de sa soupe de sang, dévorant
La patience, pressant, violent, abreuvé d’inconscience.
Mon corps s’est désunis, mon corps n’a plus de sens.
Le temps des âmes affamées est passé, mon corps se lasse,
Restent la tête, le tronc, le reste et les creux, la carcasse
Des désirs assoupis, un orgueil désormais désuet,
Et la liste des fantasmes inassouvis nourri mes regrets.
Je pense à l’aube sereine du jour où tout cela cesse,
Comme d’une dernière étreinte, nourrie de larges caresses,
Ou, comptable, délirant de mes jouissances
Je soufflerai la vie jusqu’au souffle de la délivrance