Eux........................
Le procès des violeurs de madame Gisèle Pélicot interpelle, (une fois de plus), ou devrait, tous les mâles de l’espèce animale améliorée, dite humaine. Nous partageons avec tous les mammifères l’état de rut qui se caractérise pour les mâles par le besoins impératif de l’accouplement. Chaque espèce a développé une mise en scène spécifique dans laquelle le mâle se propose avec plus ou moins de délicatesse à la femelle. Nous savons bien que ce désir impératif est dicté par l’héritage génétique de la reproduction. Mais pour être précis, le cerf en rut ne brame pas dans la forêt pour faire un bébé…
L’homme, lui, sait faire la différence entre un accouplement de plaisir, et celui destiné à procréer. Comme toutes les espèces animales, nous avons nos propres jeux de séduction. Mais, contrairement aux autres espèces animales, nous n’en respectons pas (toujours) les règles. Le consentement de la femelle semble impératif chez les autres mammifères. Divers films documentaires sur la « vie sauvage » montrent la vision d’un mâle désespéré rebroussant chemin ….
Tous les mâles humains sont aussi soumis au besoin impératif du rut.
Tous les mâles humains transgressent-ils le jeu normal de la séduction en ignorant « le consentement » ?
Évidemment, non !
Mais qui parmi ces mâles humains, n’en a pas eu la pensée ? Pensée glissante dans un fantasme intimement protégé, mais heureusement pour la plupart, sans expression, et sans acte.
Le viol massif de madame Pélicot par presque une centaine d’hommes de tous âges et de toutes conditions, vivant dans un rayon géographique restreint, non récidivistes et citoyens lambda pour la plupart, est stupéfiant pour cette raison : Ces violeurs nous ressemblent !
J’ai remarqué que dans le procès des viols de madame Pélicot, il n’est pas fait état d’une seule personne ayant refusé l’offre de monsieur Pélicot. Tous ceux contactés ont-ils acceptés, ou d’autres, refusant, non pas cru utile de le dénoncer ?
Nous avons tous la possibilité physique, de tuer, de voler, de violer. Ce qui peut nous en dissuader, c’est que ces actes peuvent nous mettre au ban de la société, nous en exclure. Nous l’intégrons dans ce que certains nomment la morale, mais qui est la règle pour être soi-même protégé : le vivre ensemble…Et il est souhaitable que ces sentiments pénètrent de plus en plus la société, au fil de l’histoire humaine.
Mais le fantasme sexuel du non-consentement est-il présent chez nous tous, mâles humains ? Impossible de répondre, tous les sondages sur le sujet seraient malhonnêtes… Est-ce que la culture nous en protège ? L’art, ne peut s’empêcher de le suggérer, plus ou moins brutalement. Dans la peinture, le cinéma, la littérature, la poésie…
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Brune encore non eue,
Je te veux presque nue
Sur un canapé noir
Dans un jaune boudoir,
Paul Verlaine